Interview de Josie VERMOREL
Interview de Mme Josie VERMOREL, nouvelle administratrice élue à la suite de l’Assemblée Générale du 6 juin 2018.
Mère de deux enfants, Mme Josie VERMOREL est « dans l’âme » une fervente militante associative et une citoyenne active.
Ligérienne de naissance, Oullinoise d’adoption, ex-consultante du réseau commercial Entreprises de France Télécom, Josie VERMOREL s’engage conjointement dans la vie publique et dans de nombreuses fonctions associatives (don du sang, autisme…) mais c’est surtout sa fonction de présidente du Comité départemental d’éducation physique et de la gymnastique volontaire du Rhône qui nous intéresse aujourd’hui.
En effet, dans la droite ligne du PNNS[1], Adapei Loire travaille depuis plusieurs années sur les effets de la nutrition chez les personnes en situation de handicap. Manger oui, mais aussi bouger ! L’activité physique conjuguée à une nutrition adaptée est aussi érigée en véritable stratégie d’accompagnement des enfants et des adultes.
Nous lui avons posé quelques questions :
Q1 : Comment l’activité physique peut-elle conduire au bien-être des personnes en situation de handicap ?
Josie VERMOREL : « L’activité physique peut permettre de passer du monde du handicap, qui reste un monde fermé, à un environnent plus inclusif. A l’inverse, des activités physiques conduites dans des établissements peuvent également être ouvertes au monde ordinaire pour banaliser le handicap, « en avoir moins peur ». C’est la notion de partage.
Je veux prendre pour exemple ce qui existe déjà dans le monde des séniors : dans les foyers-résidences, l’activité physique pratiquée est ouverte à tout le monde, le fait qu’il y ait des personnes de l’extérieur qui participent à l’activité modifie complétement le rapport humain.
L’activité physique devient ainsi un véritable facteur d’inclusion. »
Q2 : Nous avons nommé au niveau de l’Association un référent d’activités physiques et sportives, Laurent DEPOUILLY, comment envisagez-vous de travailler avec lui sur le développement de cette mission ?
J.V. : « Avec M. DEPOUILLY, nous avons fait le constat de la nécessité de dresser tout d’abord un diagnostic de l’existant. Travailler par expérimentation en s’appuyant sur des étudiants en STAPS, c’est-à-dire à partir d’un bilan, et mesurer les progrès obtenus. Et démontrer comment l’activité physique peut contribuer au bien-être et à un bon état de santé, à un apaisement facilitant l’inclusion.
Il y a par ailleurs, à mon sens, un gros travail de rapprochement à faire entre les multiples fédérations d’activité sportive. Je ne vois pas où se situe l’écart entre les fédérations ordinaires et les fédérations spécialisées dans le sport adapté.
Une fédération sportive, quelle qu’elle soit, devrait inclure naturellement la personne handicapée dans son champ d’intervention, quitte à former ses animateurs aux spécificités des handicaps et au développement de leurs compétences. Autrement dit, il n’y a pas deux mondes, mais un seul qui s’ouvre aux différences de l’autre. C’est le fil rouge de mon engagement. »
Q.3 : Quelles modifications pensez-vous introduire dans le projet associatif pour mettre en œuvre ces innovations ?
J.V. : « C’est d’abord sur la formation des animateurs des fédérations et une collaboration étroite avec les équipes de direction des Pôles qu’il faut agir pour conduire avec succès ces changements. »
Q4 : Que préconisez-vous pour les personnes lourdement handicapées ?
J.V. : « Il convient de s’appuyer et de collaborer avec les équipes de STAPS et les instituts de recherche pour évaluer les difficultés, les limites et les écueils éventuels.
Là aussi, c’est par une démarche expérimentale qu’il faut procéder. C’est la démarche initiée par Laurent DEPOUILLY. »
Q5 : Quel rôle peuvent avoir les familles dans ce domaine ?
J.V. : « Il faut effectivement associer tous les acteurs, professionnels, parents, la personne…
Par rapport aux familles et pour les impliquer, il convient de communiquer étroitement avec elles afin de les sensibiliser à ces enjeux. »
Q6 : Et la vie associative ?
J.V. : « Elle a un rôle important, dans ce domaine d’articulation, avec les acteurs de terrain. C’est avec l’ensemble du tissu associatif et des relais qu’il faut travailler : représentants de secteurs, CVS, …
Il y a lieu de partager sur ces orientations avec le Président de la Vie Associative, recueillir le point de vue de tous les acteurs de la vie associative. Cette question doit être d’abord examinée, en Bureau puis au CA. Un partage d’objectifs communs, par exemple une charte élaborée au niveau de l’action associative, pourrait constituer le soubassement de cette action. »
Avec cette nouvelle approche de l’activité sportive, liée étroitement à la nutrition, ne conviendrait-il pas de requalifier le programme 3S en programme 4S (comme Sport)… ?
[1] Programme national nutrition santé