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Journée Duoday : interview de Sandrine Pichon

Retour sur la journée Duoday : interview de Sandrine Pichon de l’ESAT Stéphanois en duo avec la secrétaire du siège social de l’Adapei de la Loire.

Comme mentionné dans notre précédent article, l’Adapei de la Loire est restée mobilisée pour cette nouvelle édition du DuoDay. 37 duos ont pu être formés sur les 63 initialement programmés. Ceux qui n’ont pas pu être réalisés ont été, pour la plupart, reportés à l’année prochaine. Pour les autres travailleurs en situation de handicap inscrits, ce fût l’occasion de découvrir de nombreux métiers, tels que boulanger, bibliothécaire, agent de sécurité ou encore secrétaire. C’est le cas de Sandrine Pichon, qui travaille habituellement à l’ESAT Stéphanois, dans l’atelier blanchisserie. Cette année 2020, elle a formé un duo avec Chloé Berruet, la secrétaire du siège de l’Adapei de la Loire.

Chloé a profité de cette journée pour interviewer Sandrine :

Question : Sandrine, peux-tu te présenter et nous en dire un peu plus sur ton parcours ?

Je m’appelle Sandrine Pichon, j’ai 50 ans, je suis rentrée à l’ESAT en 2006. J’ai fait de stages en blanchisserie : au fer, en calandre[1], un peu au tri. Mais pas à l’expédition, car j’ai des problèmes avec mon dos. Puis j’ai été embauchée. Avant, je travaillais à l’Asprona[2], j’ai commencé à 30 ans, c’était mon premier travail. Je faisais de la plonge, et mes autres collègues faisaient la cuisine.

Q : Tu préfères travailler à la plonge ou en blanchisserie ?

Je n’aime pas faire la plonge, je préfère être à l’ESAT. C’est le directeur du pôle qui m’a proposé de faire un stage en blanchisserie pour voir si ça me plaisait, car j’ai eu des soucis avec mes collègues à Asprona. Et c’était dur aussi physiquement, car on me demandait de décharger le camion.

Q : Et à l’atelier blanchisserie, qu’est-ce que tu aimes / tu n’aimes pas faire ?

Ce que je préfère faire, c’est le rangement d’armoire. Tu vérifies le linge, s’il est bien repassé, s’il n’a pas de tâche, et après tu le mets directement dans le placard.

La tâche que j’aime le moins, c’est le tri du linge. C’est physique, mais surtout, y a des moments où ça ne sent pas la rose…

Q : Et au niveau de tes relations, comment ça se passe à l’ESAT ?

J’ai des amis à l’ESAT, j’ai fait beaucoup de rencontres intéressantes, dont mon copain, avec qui je vis aujourd’hui. On s’est rencontré ici, en 2006, quand je suis arrivée. Il était déjà là. On travaille tous les deux en blanchisserie. Parfois, on arrive à travailler ensemble, on plie du linge. Je suis contente quand ça arrive, j’aime bien être avec lui.

Q : Parlons maintenant du DuoDay : depuis quand es-tu intéressée par cette journée ?

C’est Aline [3] qui en parlait, de temps en temps. J’ai vu des collègues partir faire des duos les années précédentes et ça m’a donné envie de le faire. Quand mes collègues en parlaient, elles me disaient « Tu verras, si tu le fais, c’est bien, c’est sympa ». Du coup, j’étais déjà motivée avant les vacances d’août. A la rentrée de septembre, j’ai demandé à ma monitrice si je pouvais faire un duo au siège.

Q : Pourquoi avoir choisi le métier de secrétaire ?

Ça me permet de voir autre chose. Quand on m’a donné les papiers hier, et que j’ai vu que c’était le poste d’une secrétaire de Direction, j’ai dit « Oula ! » et j’ai commencé à paniquer un peu. J’ai demandé à Stéphane[4] plus d’information et il m’a dit « T’inquiètes pas, tu seras avec Chloé, tu n’auras pas de soucis à te faire ».

Q : Tu pensais que tu allais faire quoi aujourd’hui, avec moi ?

Franchement, je ne sais pas trop. Je ne m’attendais pas à ça. Mais je tiens vraiment à te remercier, car ça m’a beaucoup apporté. Tout ce qui concerne l’archivage papier, c’était la première fois que je faisais ça. Au début, je t’avoue, j’étais un peu perdue. Mais après, une fois que tu étais avec moi, ça allait impeccable. J’ai adoré apprendre à faire un mail, je suis contente d’en avoir écrit un. Et aussi faire le tri du courrier et faire l’affranchissement des enveloppes. Et j’ai aussi aimé photocopier les factures pour la comptabilité. Je suis plutôt fière de moi. J’ai beaucoup aimé distribuer le courrier aussi, j’ai aimé aller à la rencontre des gens. C’était une journée super intéressante.

Q : Tu avais déjà fait ce genre de tâches avant ? Parce que tu te débrouilles bien avec l’ordinateur.

Pas du tout. Je n’ai même pas d’ordinateur à la maison. Mais j’ai fait une formation en informatique à l’ESAT.

Q : L’année prochaine, aimerais tu refaire un duo ?

Oui, j’aimerais bien faire un autre duo, dans un autre service, mais toujours au siège. Et si ce n’est pas possible, j’aimerais refaire une journée avec toi. En tout cas, si j’ai l’occasion de participer à nouveau au DuoDay, je le ferai.

Q : Concernant la répartition de la journée, tu étais d’accord pour que le matin, on soit au siège tandis que l’après-midi, on soit à l’ESAT. Maintenant que la journée est terminée, que penses-tu de ce planning ?

Au départ, j’ai accepté de faire comme ça car j’avais peur d’être fatiguée après avoir passé la journée avec toi. J’avais peur de faire n’importe quoi. J’ai donc demandé à faire que le matin. Mais surtout, j’ai accepté de te montrer mon travail l’après-midi car c’est un échange qui me parait bien. Entre toi et moi, y a eu tout de suite un contact assez facile. Je ne regrette pas, mais j’aurais bien aimé rester au siège toute la journée, finalement.

Q : Est-ce que tu souhaites ajouter quelque chose pour terminer notre entretien ?

Oui, j’ai vraiment adoré. Je te remercie, ainsi que Stéphane bien sûr, car c’est lui qui s’en occupe.

–FIN–

[1] Machine dont on se sert pour presser et lustrer les draps, les toiles et autres étoffes.

[2] Entreprise adaptée Asprona, ancienne cuisine centrale de l’Adapei de la Loire

[3] Aline est Monitrice de l’atelier blanchisserie à l’ESAT Stéphanois et est la référente de Sandrine

[4] Stéphane est Éducateur Technique Spécialisé en atelier cuisine / nettoyage à l’ESAT Stéphanois et est référent DuoDay

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