Planning familial 42

Planning familial 42 : « Handicap et alors ? »

Planning familial 42 : une plateforme de coordination et de soutien à la vie intime et sexuelle dans la Loire

Le planning familial 42 est une association départementale, qui regroupe 21 salariés, médecins, sages-femmes, une conseillère conjugale et familiale et une animatrice.

Datant de 1962, il est le 3ème planning familial à s’être créé en France et a bénéficié de mères fondatrices très professionnalisées qui ont rapidement sollicité un financement politique, et donné de l’ampleur à leur action.

Aujourd’hui le planning familial 42 a ses locaux sur Saint-Etienne, et 3 antennes sur Montbrison, Rive de Gier et Roanne ; sur l’année 2017, ce sont 4 300 consultations et plus de 1 000 entretiens individuels qui ont été dispensés.

Le programme spécifique à destination d’un public porteur de handicap date des années 2000 et bénéficie d’un financement de l’ARS depuis 2016. La connaissance de ce public spécifique et de ses besoins a augmenté crescendo et s’est affiné au fil des années.

La loi du 2 janvier 2002, rénovant l’action sociale et médico-sociale a posé le droit pour les personnes au respect, à l’intimité et à une vie privée, occasionnant pour les structures d’importants changements. La loi du 11 février 2005 a promulgué, elle, le droit à la solidarité de l’ensemble de la collectivité, le maintien dans un cadre ordinaire de scolarité, de travail et de vie, et l’accompagnement, le soutien des familles et des proches.

C’est dans ce cadre législatif que s’inscrit le programme national « Handicap et alors ? ». Découvrez en plus à travers l’interview de deux membres du planning familial 42 :

 Mesdames NAVARRO et ROYER, pouvez-vous nous expliquer quelles sont les missions spécifiques de ce programme ?

Les missions spécifiques sont de permettre l’expression des questions liées à la vie affective, relationnelle et sexuelle des personnes en situation de handicap, de leur famille et de leurs proches, des professionnels amenés à intervenir auprès d’elles et des institutions constituant leur cadre de vie. Il s’agira également de favoriser la réflexion sur les représentations relatives à la sexualité, de promouvoir la santé sexuelle et la réduction des risques.

Puis dans un second temps de permettre aux publics de repérer les personnes ressources et les relais autour de ces différentes questions.

 Quels sont vos axes de travail pour développer ce programme ?

Ce programme s’articule autour de quatre axes interdépendants : les personnes en situation de handicap, les familles, les professionnels et les institutions.

Nous fondons chacun de ces axes sur un objectif global que nous affinons selon le public visé, nous devons donc adapter nos interventions et les outils utilisés, nos supports pouvant être :

  • de l’animation : groupe de parole, échanges et débats, programmes spécialisés avec supports vidéo ou planches anatomiques.
  • pédagogiques : apports théoriques, exercices suscitant l’implication, les échanges, la réflexion, des jeux de rôle, une analyse de pratiques.

Pouvez-vous nous donnez quelques exemples de thèmes sur lesquels vous apportez votre soutien et votre expérience ?

Six grandes thématiques sont abordées :

  • le corps et l’autonomie (anatomie, fonctionnement de son propre corps, ressentis),
  • la sexualité et la fécondité,
  • la vie affective et la relation à l’autre,
  • l’approche de genre (identité, représentations, discriminations),
  • la réduction des risques et la prévention,
  • les violences.

 Comment abordez-vous spécifiquement ces thématiques suivant les publics concernés ?

Avec les personnes en situation de handicap, nous visons à favoriser l’acquisition d’une autonomie qui leur permettra une meilleure appréhension de leur vie affective, sexuelle et relationnelle et de pouvoir bénéficier, si elles le souhaitent d’un accompagnement individuel et adapté. Ces actions concernent un public très large, confronté à un handicap ou polyhandicap mental, physique ou sensoriel, vivant ou non, en institution.

Les interventions peuvent être collectives sur le lieu de vie ou prendre la forme d’entretiens individuels dans le cadre de permanence dans nos locaux.

Avec les familles, nous proposons un espace de paroles aux personnes (familles ou proches aidants), concernées par le handicap pour les accompagner dans leur fonction et leur permettre de prendre en compte l’autonomie de leur proche en situation de handicap, en particulier sur sa vie relationnelle, affective et sexuelle.

Les actions menées auprès des professionnels se font par des mises en situation, des groupes de paroles, des exercices pratiques et des séances de travail. Il s’agit d’harmoniser, tout en les actualisant, les attitudes et pratiques professionnelles au sein de l’institution, de prendre en compte la dimension relationnelle, affective et sexuelle existant chez toute personne y compris en situation de handicap.

Avec les institutions, nos modalités d’intervention consistent en réunion de travail qui s’inscrivent de façon directe dans le cadre de l’application de la loi de 2005 et suppose la mise en place de moyens techniques comme de moyens humains et d’aide à la réflexion autour de la sexualité et du handicap.

Comment voyez-vous l’avenir de ce programme ?

Nous sommes optimistes, c’est d’une initiative de notre département qu’un groupe national s’est créé qui a rendu fonctionnel et opérationnel le programme « Handicap et alors ? ».

La société évolue et les représentations changent ; nous accompagnons à notre mesure, sur le terrain et au rythme de chacun ces avancées.

Le chemin est long mais nous allons tous grandir ensemble !

Contact :
16 rue Polignais – 42000 Saint-Etienne
04 77 25 24 91 – planning.familial.42@wanadoo.fr

Article rédigé par : Séverine DUPEND et Michel BERNA