Rencontre avec Marguerite MAITRE
Rencontre avec Mme Marguerite MAITRE, membre actif du secteur associatif de Montbrison, représentante de la section au Conseil à la Vie sociale du foyer de vie le Hameau des landes à BALBIGNY, et maman de Jean-Philippe, résidant du foyer d’hébergement Le Soleillant et travailleur à l’ESAT de FEURS.
Découvrez le parcours de vie de Mme Marguerite MAITRE et de son fils à travers cet interview :
Mme MAITRE, pouvez-vous nous expliquer votre arrivée dans l’association Adapei Loire ?
Je suis arrivée à l’association dès la petite enfance de Jean-Philippe et bien avant qu’il n’entre dans une des structures Adapei Loire.
Pour m’occuper de Jean-Philippe, me consacrer à son éveil, à son éducation, j’ai réduit ma vie professionnelle.
Il faut se remettre dans le contexte de l’époque, où ce handicap était peu connu, nous ne savions pas à qui nous adresser, et sur mon secteur d’habitation, arrondissement de Montbrison, il n’y avait pas de structures spécifiques à la trisomie 21.
J’avais entendu parler de l’école du Soleil de GEIST 21 (Groupe d’Etude pour l’Insertion Sociale Trisomie 21) à Saint-Etienne, créée par Mesdames CUILLERET et FRAISSE, qui, accompagnées de six familles d’enfants porteurs de trisomie 21, ont eu comme objectif particulièrement innovant d’apporter une éducation précoce à ces enfants, doublée d’une rééducation par une équipe pluridisciplinaire traitant du handicap trisomique sous tous ses aspects (linguistique, moteur, neurologique, ORL, etc..). Je les ai sollicités, rencontrés et j’étais prête à faire les trajets, mais malgré tout Jean-Philippe n’a pas pu bénéficier de cet accompagnement puisque nous ne résidions pas sur Saint-Etienne.
Mme FRAISSE a entendu nos besoins, elle nous a rencontrés et nous a apportés ses conseils.
Nous avons d’abord créé un dispositif d’une dizaine de parents sur le secteur de Montbrison ; il y a de cela un peu plus de 30 ans !
Puis nous avons rejoint Adapei Loire pour solliciter leur aide à la création d’un dispositif similaire à celui existant sur St Etienne, nous souhaitions une CLIS sur Montbrison. Il aura fallu plusieurs années, mais grâce à un partenariat éducation nationale/ GEIST 21 et Adapei Loire, nous avons obtenu sa création au début des années 90. Le concours d’une enseignante spécialisée de GEIST 21 ayant appris et expérimentées toutes les méthodes de travail et d’accompagnement de l’école du Soleil, et d’une éducatrice de Adapei Loire, a permis de la mettre en œuvre.
Justement, pouvez-vous nous parler du parcours de Jean-Philippe ?
Jean-Philippe est né en 1981.
Le premier établissement spécialisé dans lequel il est entré est l’IME de SAINT-THURIN, essentiellement afin qu’il y bénéficie d’un apprentissage de la lecture et de l’écriture. Sa scolarité s’est révélée un peu difficile, les accompagnements scolaires dispensés ne convenaient pas à Jean-Philippe, à ses besoins, malgré la qualité du suivi dispensé.
Il a alors intégré Adapei Loire, à l’IME les Campanules d’abord, pour une année, puis à l’IME de Saint-Cyr-les-Vignes jusqu’à l’âge de ses 20 ans.
Jean-Philippe s’y est épanoui, il a pu développer de nouvelles compétences et poursuivre sereinement sa vie d’enfant d’abord puis d’adolescent en internat.
En 2001, Jean-Philippe démarre son parcours professionnel, il entre à l’ESAT de Feurs en externat, puis devient interne au foyer d’hébergement Le Soleillant en 2005.
Aujourd’hui, nous pouvons dire que Jean-Philippe, comme nous, ses parents, avons trouvé un équilibre. Jean-Philippe a sa vie d’adulte, au travail, au foyer, avec ses collègues et ses amis.
Quant à nous, nous avons un rapport de confiance avec les établissements et leurs équipes éducatives. Nous avons besoin des éducateurs, il faut savoir écouter et comprendre parce qu’il n’est pas toujours facile d’accompagner nos enfants devenus adultes et que la cohésion avec les équipes est primordiale !
Par ailleurs, il est important que les parents se mobilisent pour participer et comprendre la vie des établissements, les instances représentatives des familles de l’association Adapei Loire sont là pour ça, ce sont les CVS (conseils à la vie sociale).
Pouvez-vous nous dire quelques mots de la section associative de Montbrison ?
Je m’investis à la section de Montbrison depuis plus de 30 ans, sur la fonction de Trésorière depuis 20 ans.
La section de Montbrison se compose d’environ 20 personnes, entre les membres du bureau et les bénévoles.
Le groupe loisirs organisent plusieurs sorties et manifestations tout au long de l’année, pour exemple le repas de Noël de 2017 qui a réuni 170 personnes, ou encore la galette des rois.
Pour répondre à la demande de nos jeunes, nous avons également mis en place deux soirées dansantes par an, encadrées par des bénévoles de la section. Ces soirées conviviales et festives permettent aux résidants de plusieurs établissements ou services de Feurs et de Montbrison de se retrouver et de faire la fête ensemble.
Nous organisons aussi des permanences afin de recevoir des parents, répondre à leurs besoins, leurs questions, leur apporter soutien et conseils.
Il me parait important de rappeler aux familles que nous avons besoin d’elles ; l’association est importante pour l’accompagnement des enfants et des adultes, pour prévoir l’avenir.
Il faut que le mouvement initié il y a tant d’année par une poignée de parents perdure et que l’association soit forte. Merci à eux.
Nous attendons la relève !!
Article rédigé par : Séverine DUPEND