Une rentrée atypique pour les IME de l’Adapei de la Loire
A l’occasion de la journée mondiale des enseignants, le 5 octobre, l’Adapei de la Loire a souhaité revenir sur la rentrée 2021 au sein des six IME (Instituts Médico-Educatifs) qu’elle gère. Plus de deux cent quatre-vingt enfants et jeunes en situation de handicap, de 3 à 28 ans, y sont accueillis. En dernière partie, vous pourrez lire un témoignage d’un enseignant de l’IME les Campanules.
Fin août, les IME de l’Adapei de la Loire ont rouvert leurs portes pour accueillir les enfants et les jeunes après la période estivale. Les professionnels, eux, sont rentrés la veille pour préparer les locaux et la reprise.
Cette rentrée 2021 fût à nouveau marquée par la crise sanitaire, mais empreinte d’espoir quant à la reprise d’activités avec les partenaires. Mickaël Chapot, directeur du pôle médico-éducatif roannais, en témoigne : « La rentrée 2021 a été encore atypique, même si nous retrouvons progressivement une organisation « plus habituelle ». Néanmoins, la question de la vaccination pour les enfants de plus de 12 ans a demandé aux familles et aux professionnels de nouveaux réajustements. La majorité des adolescents et jeunes adultes sont vaccinés. Aussi, de nombreux projets de participation citoyenne et d’inclusion à la vie de la cité sont en cours (projet autonomie Bus, projet « préprofessionnalisation », projet inter-associative roannaise « scolarisation ») ». Ces projets inclusifs sont également très attendus par Fabienne Jaquet, directrice du pôle Enfance Sud : « Notre objectif en cette rentrée est de renouer les partenariats mis en œuvre précédemment et qui se sont étiolés avec la crise, afin de remettre l’inclusion et l’ouverture au centre. »
Après une première journée plus tranquille, durant laquelle chaque jeune a pris ou repris ses marques, le rythme « classique » s’est relancé. « Activités éducatives, psychomotrices, scolaires ou sociales, sorties, ateliers… Il est difficile de décrire une journée-type en IME », sourit Joanny Perreaut, directeur-adjoint du pôle médico-éducatif du Centre-Forez, « L’hétérogénéité du public est très marquée, il faut trouver un accompagnement adapté à chacun. »
Cette personnalisation de l’accompagnement de chaque jeune est travaillée par les professionnels en partenariat avec les familles. Le travail avec elles est un des axes prioritaires des IME, particulièrement lorsque leur enfant grandit, pour préparer la sortie de l’IME et, lorsque cela est possible, l’entrée dans la vie professionnelle.
Ainsi, le rythme et le fonctionnement des IME sont très différents de ceux du milieu scolaire ordinaire pour favoriser cette personnalisation : les activités proposées varient selon l’âge ou le handicap, les groupes sont de petite taille pour offrir aux jeunes un cadre sécurisant. Et les activités scolaires sont encore malheureusement trop réduites, faute d’enseignants spécialisés. « La dynamique d’évolution des IME vers des Dispositifs-IME beaucoup plus inclusifs est un réel projet de mutation. Aujourd’hui, une partie de chemin est réalisée. L’IME doit poursuivre sa mission d’accompagnement individualisé et multidimensionnel dans un environnement adapté, sécurisant. L’IME est également un lieu « ressource » pour les familles et les partenaires. Néanmoins, nous devons « militer » encore pour que les enfants que nous accompagnons puissent accéder aux dispositifs de droit commun dans les domaines de la scolarisation, de la culture, des loisirs, de la participation citoyenne. », explique Mickaël Chapot.
Une scolarisation pour tous et inclusive, un rêve que partagent Joanny Perreaut et Fabienne Jacquet. Lorsqu’on les interroge sur leur vision idéale de l’IME, leurs réponses sonnent de concert : un IME ouvert sur l’extérieur, dans lequel les jeunes ne viennent que pour des activités spécifiques, en ayant accès aux services de droit commun. Voire plus d’IME du tout, chaque jeune en situation de handicap ayant une place dans le milieu scolaire ordinaire.
Témoignage de Brice BEAUDET, enseignant à l’IME des Campanules
Je m’appelle Brice Beaudet, je suis professeur des écoles depuis 2005, et titulaire du CAPPEI (Certificat d’aptitude professionnelle aux pratiques de l’éducation inclusive) depuis 2015. J’ai débuté ma carrière dans l’enseignement spécialisé (ou ASH) mais je n’y suis revenu qu’après avoir fait le tour de l’enseignement ordinaire, aussi bien en maternelle qu’en élémentaire, pendant plusieurs années.
Finalement, j’ai choisi de travailler auprès d’enfants en situation de handicap pour plusieurs raisons :
- donner du sens à mon métier : ces élèves ont besoin par-dessus tout de bienveillance et d’accompagnement. De plus, pour une grande partie d’entre eux, l’école est synonyme d’autonomie et d’apprentissage. En IME, nous construisons sur la durée le projet professionnel de chacun avec un maximum de compétences scolaires.
- travailler avec des éducateurs : ce métier aurait pu être le mien, j’apprécie donc de travailler au quotidien avec ceux-ci.
- vivre la liberté pédagogique : être professeur des écoles, c’est suivre un programme de CP, de CE1, etc… Dans l’enseignement spécialisé, nous travaillons les compétences de la classe d’âge tout en expérimentant de nouvelles pratiques.
Ce jeudi 2 septembre, c’est donc avec plaisir que je viens d’effectuer ma septième rentrée à l’IME des Campanules.